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Annales de Biologie Clinique

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Les caroténoïdes : 2. Pathologie et études de supplémentation Volume 57, numéro 3, Mai - Juin 1999

Auteurs
Laboratoire de biochimie B, CHU Nancy

Une corrélation inverse est établie dans la plupart des études entre apports ou concentrations plasmatiques en caroténoïdes et risque de cancers et de maladies cardiovasculaires. Les caroténoïdes ont un effet protecteur dans d’autres pathologies comme des atteintes rétiniennes ou dermatologiques. La concentration plasmatique de ces molécules est abaissée dans des pathologies digestives, dans l’infection au VIH. La toxicité aiguë et à long terme des caroténoïdes est faible, ce qui, compte tenu des effets bénéfiques attendus d’une alimentation riche en caroténoïdes, a encouragé les essais de supplémentation. L’étude au Linxian (Chine) sur une population rurale carencée en micronutriments, a montré que la supplémentation en caroténoïdes, zinc, sélénium, vitamine E a diminué la mortalité globale et celle par cancer de l’estomac. D’autres essais (ATBC, Caret…) faits avec du beta-carotène, associé ou non à la vitamine E ou au rétinol sur des sujets non carencés n’ont pas eu d’effet positif sur la mortalité par cancers ou maladies cardiovasculaires, au contraire des effets négatifs ont été observés. Dans ces études, les doses de beta-carotène administrées allaient de 20 à 50 mg/j. L’étude Suvimax qui est en cours est une polysupplémentation pendant 8 ans avec des doses supraphysiologiques (6 mg/j pour le beta-carotène) et apportera peut-être des arguments épidémiologiques en faveur d’effets positifs ou négatifs au regard d’un apport plus physiologique.