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Virologie

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Arsenic: a poison for hepatitis C virus ? Volume 9, issue 3, MAI-JUIN 2005

Author
Laboratoire de virologie variabilité virale EA2046‐IFR3, CHU de Toulouse

Auteur(s) : A. Boulestin

Laboratoire de virologie variabilité virale EA2046‐IFR3, CHU de Toulouse

Rubrique coordonnée par Dominique Challine <dominique.challine@hmn.aphp.fr>arsenic, virus de l’hépatite C Depuis le premier essai clinique évaluant l’efficacité de l’interféron alpha (IFNα) pour le traitement de l’hépatite chronique C, d’énormes progrès ont été réalisés : ainsi, l’administration de ribavirine en combinaison avec l’IFNα et le développement des formes pégylées d’IFNα ont considérablement amélioré la prise en charge des patients. Cependant, le taux d’échec reste encore important, surtout pour les patients infectés par le génotype 1. Trouver de nouvelles options thérapeutiques s’avère donc crucial. La recherche de nouvelles molécules permettant d’inhiber spécifiquement la réplication du virus de l’hépatite C (HCV) est actuellement très active. Des médicaments déjà utilisés pour le traitement d’autres pathologies auraient également un effet antiviral sur le HCV : parmi eux, un candidat inattendu, l’arsenic. Utilisé dans le traitement de la syphilis avant la découverte des antibiotiques et contre certaines leucémies de nos jours, l’arsenic pourrait également inhiber la réplication du HCV. En effet, le trioxide d’arsenic (As2O3) inhibe la multiplication de réplicons HCV subgénomiques à des concentrations extrêmement faibles : la CI50 du As2O3 est de l’ordre de 0,3 μM. Aucune toxicité cellulaire n’a été constatée aux concentrations utilisées dans l’étude. Lorsque les réplicons sont exposés à l’arsenic en combinaison avec l’IFNα, on observe une synergie entre les deux molécules. – 

• Les auteurs ont ensuite testé l’effet antiviral de l’arsenic dans une lignée cellulaire permettant la réplication du HCV après infection par du plasma de patients porteurs du virus. L’effet de l’arsenic s’avère supérieur à celui de l’IFNα dans ce système : une concentration de 0,3 μM d’arsenic supprime la réplication du HCV tandis que l’IFNα à la dose de 5000 UI\mL ne l’inhibe que partiellement. L’effet inhibiteur observé sur le HCV n’est pas retrouvé sur d’autres virus tels que l’entérovirus 71 et le cytomégalovirus.

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• Le mécanisme de l’activité anti‐HCV de l’arsenic reste à élucider. L’arsenic n’a pas d’effet inhibiteur sur la protéase NS3\NS4A. La présence de groupement thiols adjacents sur la polymérase du HCV en fait une cible potentielle de l’arsenic mais cette hypothèse n’a pas encore été vérifiée.

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• L’arsenic pourrait‐elle être une nouvelle option pour le traitement de l’hépatite C, seul ou en combinaison avec les traitements actuels  ? Trouver la meilleure formulation galénique, associant effet antiviral et toxicité minimale sera fondamental avant d’envisager des essais cliniques. Il serait également intéressant de comparer l’activité antivirale de l’arsenic avec celle des inhibiteurs spécifiques des enzymes de réplication du HCV.

Référence

1 . Hwang DR, Tsai YC, Lee JC, et al. Inhibition of hepatitis C virus replication by arsenic trioxide. Antimicrobial Agents Chemother 2004 ; 48 : 2876‐82