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Cahiers d'études et de recherches francophones / Santé

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La coordination nationale des centres de traitement ambulatoire au Gabon : une expérience novatrice de décentralisation opérationnelle de la prise en charge du VIH-sida Volume 18, numéro 2, Avril-Mai-juin 2008

Auteurs
Coordination nationale des CTA Ministère de la Santé et de l’Hygiène publique Libreville Gabon, Croix-Rouge française 75014 Paris France, Action Plus Sida Santé 91 rue Vercingétorix 75014 Paris France, Croix-Rouge française Libreville Gabon

Les autorités gabonaises sont mobilisées dans la lutte contre le sida. La séroprévalence atteint 5,9 % dans le pays, ce qui représente environ 54 000 personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Fortes des expériences réussies des trois premiers centres de traitement ambulatoire (CTA) mis en place à Libreville (2001), à Franceville (2004) et à Port-Gentil (2004), en collaboration avec la Croix-Rouge française, elles ont poursuivi la décentralisation de la prise en charge du VIH dans les neuf provinces du pays par la construction de sept nouveaux CTA, destinés à faciliter l’accès aux soins pour les PVVIH résidant dans les régions excentrées. Cette multiplication de structures spécialisées a fait apparaître de nouveaux besoins en termes de standardisation de protocoles, de formation, de qualité de soins, de coordination et de suivi. C’est à la Croix-Rouge française que l’État gabonais, sur concours financier de l’Agence française de développement (AFD), a confié la supervision technique et médicale des dix CTA. Mise en place en septembre 2007 par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, une Coordination nationale constitue l’outil d’orientation, de suivi et d’évaluation de l’activité et du fonctionnement des centres. Ses actions sont conçues en accord avec le Programme national de lutte contre les IST et le VIH-sida. En un an, la coordination a permis d’organiser des formations sur le VIH pour 208 professionnels soignants, de constituer un groupe de référents techniques nationaux et internationaux, d’initier le processus d’élaboration des normes et procédures, d’établir des recommandations techniques et, enfin, de déterminer des indicateurs de suivi et d’évaluation. En juin 2007, cinq CTA étaient opérationnels, assurant la prise en charge de 7 062 PVVIH. En novembre 2008, neuf CTA sur dix sont en activité et assurent la prise en charge de 8 174 PVVIH. Ce projet d’encadrement et de mise en œuvre opérationnelle de la décentralisation s’étend sur quatre ans. Il doit permettre de structurer et d’organiser un réseau national de prise en charge des malades du sida, selon des protocoles et des moyens identiques, quelle que soit la région considérée. Cette expérience de décentralisation encadrée par une coordination opérationnelle et technique est novatrice ; elle complète et renforce le dispositif institutionnel.