JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Maladie veineuse thromboembolique et grossesse : diagnostic et prise en charge Volume 10, issue 5, Septembre-Octobre 2004

Authors
Equipe d’accueil 3878 (GETBO : Groupe d’étude de la thrombose de Bretagne occidentale), Département de médecine interne et de pneumologie, CHU de Brest, Division d’angiologie et d’hémostase, Hôpital cantonal, Hôpitaux universitaires de Genève, Suisse

Le diagnostic et le traitement de la maladie veineuse thromboembolique chez la femme enceinte sont des situations cliniques difficiles. La grossesse expose en effet à un risque thromboembolique accru. Toutefois, la clinique est souvent trompeuse chez la femme enceinte : grande fréquence des signes compatibles avec une MVTE (tachycardie, douleur et œdème des membres inférieurs) et présentation atypique des thromboses. Par ailleurs, les examens complémentaires utilisés pour le diagnostic de la MVTE n’ont pas tous été validés chez la femme enceinte. Certains posent en outre le problème du risque d’irradiation pour le fœtus. L’ensemble des stratégies diagnostiques et thérapeutiques repose sur des consensus en l’absence d’évaluation spécifique chez la femme enceinte. Le diagnostic doit en effet être certain avant de débuter le traitement anticoagulant pour éviter deux écueils : négliger le diagnostic et exposer la femme à une récidive mortelle ; porter le diagnostic à tort, et exposer la mère et l’enfant à un risque hémorragique, en sachant par ailleurs que cet antécédent aura des implications majeures en termes de prévention sur les grossesse ultérieures. Le traitement curatif repose sur les héparines non fractionnées et aujourd’hui souvent sur les HBPM. Il est prolongé au moins six semaines après l’accouchement, avec une durée minimale de 6 mois. L’allaitement contre-indique les AVK sauf la Coumadine ®. Le traitement préventif repose sur la contention et en fonction du risque thrombotique sur les HBPM à dose préventive. La conduite à tenir en présence d’une thrombophilie biologique connue est mal codifiée.