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Médecine thérapeutique

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Les facteurs de risque athéromateux ne sont pas prédictifs des complications ischémiques Volume 14, issue 1, Janvier-Février 2008

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Authors
Service de médecine préventive cardiovasculaire, Hôpital Broussais, Groupe HEGP-Broussais, 96, rue Didot, 75674 Paris cedex 14. Faculté de Médecine Paris-Descartes

Plusieurs directives internationales utilisent les avancées acquises dans le diagnostic du risque cardiovasculaire pour définir de nouvelles stratégies de dépistage du haut risque. En effet, une telle stratification est un préalable indispensable à la mise en œuvre d’une prise en charge thérapeutique de réduction du risque en prévention primaire. Les facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) sont habituellement mesurés en prévention primaire en dehors de tout symptôme pour évaluer le risque cardiovasculaire et instaurer le traitement de réduction de risque adapté. Cependant, s’ils ont un lien causal démontré sur la maladie athéromateuse, (caractéristique requise pour la définition d’un facteur de risque), leur valeur prédictive sur la survenue d’événements ischémiques reste décevante. Il en est de même des scores de risque multifactoriels, dérivés d’études prospectives comme celle de Framingham, qui s’avèrent également insuffisants pour prédire le risque, notamment dans les pays européens et dans certains groupes ethniques. D’autres facteurs de risque complémentaires, non pris en compte dans ces modèles, peuvent être d’un apport appréciable chez des individus à risque apparemment faible ou intermédiaire, mais souffrent également d’un pouvoir discriminant assez faible. De même, les biomarqueurs circulants, en particulier inflammatoires, qui sont associés statistiquement à la maladie athérothrombotique mais sans lien causal démontré, ne suffisent pas à incrémenter la valeur prédictive des facteurs de risque classiques. Finalement, nous allons montrer dans cet article qu’en 2008 seule la présence avérée de lésions athéromateuses, qu’elles soient infracliniques ou surtout cliniquement parlantes, est puissamment associée à une incidence élevée d’événements cardiovasculaires ultérieurs, en particuliers coronaires. Les facteurs de risque traditionnels ne constituent donc pas un outil diagnostique et pronostique suffisant, mais un outil thérapeutique majeur pour décider d’instaurer un traitement de réduction de risque et en surveiller l’efficacité.