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Médecine thérapeutique

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Insuffisance mitrale organique : physiopathologie, histoire naturelle et stratégies thérapeutiques Volume 14, issue 1, Janvier-Février 2008

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Authors
Hôpital européen Georges Pompidou, Pôle cardiovasculaire, 20 rue Leblanc, 75015 Paris, CHU Amiens Sud, Département de cardiologie, Avenue René Laënnec, 80054 Amiens Cedex 1

L’insuffisance mitrale (IM) se caractérise par un reflux systolique anormal du sang du ventricule gauche dans l’oreillette gauche, secondaire à la perte d’étanchéité de la valve. Son principal risque est l’évolution vers une dysfonction ventriculaire gauche avec insuffisance cardiaque responsable du pronostic péjoratif à long terme de cette valvulopathie. Sa présentation clinique peut être aiguë ou chronique évoluant sur plusieurs années pendant lesquelles le patient est longtemps asymptomatique. Si l’indication opératoire doit être rapidement portée chez les patients symptomatiques, la prise en charge d’une IM asymptomatique reste encore l’objet de controverse dans la littérature. Deux attitudes peuvent être proposées chez le patient asymptomatique, en rythme sinusal sans signe de dysfonction ventriculaire gauche : surveillance clinique et échocardiographique régulière avec chirurgie programmée dès l’apparition d’une symptomatologie fonctionnelle ou de signes de mauvaise tolérance clinique (trouble du rythme supraventriculaire, hypertension artérielle pulmonaire systolique ou signes de dysfonction ventriculaire gauche) ; ou chirurgie réparatrice d’emblée chez des patients encore asymptomatiques présentant une IM sévère (surface de l’orifice régurgitant (SOR) > 40 mm 2) associé à un mécanisme simple de la fuite, accessible à un geste de réparation mitrale. La présence d’une fuite mitrale organique importante aggrave le pronostic spontané de ces patients. Le moment de l’intervention est encore discuté dans la littérature. En pratique clinique, ce sont l’étiologie, la sévérité de l’IM, le mécanisme, l’expérience de l’équipe chirurgicale et l’absence de comorbidité qui pousseront à la réparation mitrale précoce.