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Médecine Thérapeutique / médecine de la reproduction

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Protocoles de stimulation ovarienne avant insémination intra-utérine : quels objectifs ? Volume 7, numéro 3, Mai-Juin 2005

Auteurs
Service de médecine de la Reproduction, hôpital Jean Verdier, av du 14 juillet, 93143 Bondy Université Paris XIII

Les inséminations intra-utérines peuvent être proposées en cas d’infertilité masculine modérée, cervicale ou idiopathique. Une stimulation ovarienne est alors habituellement associée. La stimulation permet d’augmenter le nombre de follicules pré-ovulatoires et le déclenchement de l’ovulation de programmer de façon plus précise l’insémination par rapport à l’ovulation. Néanmoins, l’intérêt de la stimulation en terme de taux de grossesse doit être nuancé en fonction de l’indication de l’insémination : non démontré pour les indications cervicales et masculines sévères, il l’est dans les indications dites idiopathiques ou masculines modérées, comme si, dans ces situations, la stimulation permettait de corriger des désordres « mineurs » de la folliculogenèse. À l’inverse, les risques de grossesse multiples sont considérablement accrus lorsque la stimulation n’est pas contrôlée. Il est donc indispensable d’établir, en fonction du contexte clinique, des objectifs en terme de nombre de follicules préovulatoires afin d’optimaliser les taux de grossesses avec des taux de grossesses multiples les plus faibles. Les protocoles permettant d’atteindre ces objectifs diffèrent selon le statut ovulatoire ou anovulatoire de la patiente. Chez les patientes à cycles anovulatoires, le citrate de clomifène peut être utilisé en première intention. L’utilisation des gonadotrophines, en deuxième intention, devra être particulièrement prudente en appliquant les principes des step protocoles. Chez les patientes à cycles spontanément ovulatoires, l’objectif de la stimulation est l’obtention de deux follicules matures. À cette fin, de faibles doses de gonadotrophines devront être utilisées en 2 e partie de la phase folliculaire. Ainsi, la réalisation d’une stimulation ovarienne avant IIU, lorsqu’elle est justifiée, n’est pas un geste thérapeutique anodin. Le choix des produits et des protocoles doit être nuancé en fonction du contexte clinique d’infertilité.