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Médecine thérapeutique

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Mise au point sur le chikungunya au travers de l’épidémie 2005-2006 à l’île de la Réunion Volume 14, numéro 4, Juillet-Août 2008

Auteurs
Service de pneumologie et maladies infectieuses, Unité de maladies infectieuses, Hôpital Saint Pierre, Centre Hospitalier Régional, île de La Réunion, France, Service de pneumologie et maladies infectieuses, Unité de pneumologie, Hôpital Saint Pierre, Centre Hospitalier Régional, île de La Réunion, France

En 2005-2006, une épidémie de grande ampleur d’infection à chikungunya a touché l’île de La Réunion avec 38 % de la population infectée. L’infection par le virus du chikungunya (chikV) transmise par Aedes albopictus est une arbovirose qui était mal connue et dont les manifestations cliniques principales associent fièvre et arthralgies. À l’occasion de cette épidémie, ont été observées des formes atypiques, cutanées, digestives, neurologiques peu décrites jusqu’à présent. Certains cas d’infection à chikV ont mis en jeu le pronostic vital à court terme en raison de formes sévères hépatiques ou méningo-encéphalitiques, mais surtout à cause de décompensations de co-morbidités, en particulier chez les personnes âgées. Les aspects pédiatriques ont été précisés et surtout il a été décrit pour la première fois un risque de transmission verticale mère-enfant du virus du chikungunya, de 50 % lorsque la mère présentait une infection aiguë autour de l’accouchement. Le diagnostic est réalisé par la recherche dans le sang du chikV par amplification génomique en temps réel (RT-PCR) et étude sérologique avec recherche d’anticorps de type IgM. Il n’existe aucun traitement spécifique antiviral de l’infection à chikV. Enfin, des arthralgies persistantes sont fréquentes à distance, autour de 60 % après 18 mois d’évolution.