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Médecine thérapeutique

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Évaluation diagnostique et thérapeutique dans l’ostéoporose : erreurs, errements et réflexions d’avenir Volume 12, numéro 3, Mai-Juin 2006

Auteurs
Service de médecine interne A, Hôpital Lariboisière, 2 rue Ambroise Paré, 75010 Paris

Il est nécessaire de tirer les enseignements de nos erreurs et errements dans l’évaluation diagnostique et thérapeutique de l’ostéoporose. Alors que la définition initiale de la maladie, « diminution de la résistance osseuse augmentant le risque fracturaire » était correcte, la définition de l’OMS a focalisé le diagnostic sur un seul des critères, « la masse osseuse », et par là sur une technique de mesure, l’ostéodensitométrie. Les apports de cette technique non invasive ont été notables (mise en évidence de l’efficacité de nouveaux traitements augmentant la quantité d’os) mais ses failles doivent rester à l’esprit (en particulier non prise en compte de la taille de l’os et non focalisation sur l’os susceptible de se fracturer). Cette vision incomplète a pu conduire à la préconisation de traitements inadaptés (fluor), à des aléas dans le choix des posologies espérées optimales (bisphosphonates) ainsi qu’à la non prise en compte des remaniements de l’architecture osseuse qui sont sans doute essentiels. Il convient de revenir à la définition originelle de l’ostéoporose, d’évaluer l’ensemble des facteurs de risque de la maladie fracturaire et de discuter les conditions d’un traitement spécifique lors des périodes d’augmentation majeure de ce risque notamment l’immobilisation.