JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Y a-t-il une place pour le sulfate de magnésium en médecine d’urgence ? Volume 11, numéro 3, mai-juin 2005

Auteurs
Service d’accueil des urgences, CHI Le Raincy-Montfermeil, 10, rue du Général-Leclerc 93370 Montfermeil, SAU-Smur, CHI Robert-Ballanger, 93602 Aulnay CEDEX

L’utilisation du sulfate de magnésium (Mg So4) en thérapeutique est répertoriée depuis près d’un siècle. Des rapports pour la plupart anecdotiques lui prêtent une action spectaculaire dans des domaines aussi variés que l’éclampsie, les troubles du rythme cardiaque ou l’asthme aigu. Ces dernières décades, plusieurs équipes ont cherché par le biais d’études ciblées à vérifier l’effet du Mg So4 dans les pathologies où son action est traditionnellement suggérée. Il ressort de l’analyse que le Mg So4 est bien le traitement de première intention de l’éclampsie. Son bénéfice dans la prééclampsie doit, lui, être confirmé. Bien que des résultats intéressants aient été obtenus sur le contrôle de la conduction supraventriculaire, notamment pour la réduction de fibrillation auriculaire, l’action antiarythmique du Mg So4 n’est consensuelle que pour la réduction des torsades de pointe avec QT long acquis. Son effet bénéfique tant espéré après l’essai Mimit 2 n’a pas été confirmé au cours de l’infarctus du myocarde. Dans l’asthme aigu, l’efficacité du MG So4 n’a été démontrée que pour les crises les plus graves. Bien que souvent considéré comme marginal, le Mg So4 a prouvé son efficacité en médecine d’urgence. Si certaines indications comme l’éclampsie sont formelles, d’autres comme la crise d’asthme grave peuvent être recommandées sans risque, compte tenu du peu d’effets secondaires et de son faible coût. Il reste néanmoins à préciser la place de ce traitement dans les différentes stratégies thérapeutiques.