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Médecine thérapeutique

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Stratégies thérapeutiques dans l’ostéoporose Volume 3, numéro 1, Janvier 1997

Auteur
WHO Collaborating Centre of Metabolic Bone Diseases, Department of Human Metabolism & Clinical Biochemistry, University of Sheffield Medical School, Beech Hill Road, Sheffield S10 2 RX, Royaume-Uni.

L’ostéoporose a été définie, d’un point de vue conceptuel, comme une maladie du squelette caractérisée par une masse osseuse basse et une altération de la micro-architecture osseuse responsable d’une augmentation de la fragilité osseuse et d’une susceptibilité aux fractures [1]. Cette définition met non seulement l’accent sur l’importance de la masse osseuse, ou de la densité minérale osseuse, en tant que facteur de risque mais aussi sur la signification clinique que représente le risque de fracture. Le rôle central joué par la minéralisation osseuse a conduit à proposer des définitions pragmatiques de l’ostéoporose : plusieurs approches diagnostiques ont été adoptées, fondées sur la mesure de la minéralisation osseuse [2]. Une valeur de densité minérale osseuse ou de contenu minéral osseux inférieure à – 2,5 déviations standard au-dessous de la valeur moyenne de l’adulte jeune définit, selon l’OMS, l’ostéoporose de la femme [3]. Ce critère diagnostique permet d’identifier, chez environ 30 % des femmes ménopausées, une ostéoporose par des mesures faites au niveau du rachis, du col fémoral ou de l’avant-bras. Ceci correspond approximativement, pour l’un ou l’autre de ces sites, au risque de survenue d’une fracture au cours de la vie. Lorsque la mesure est faite au niveau d’un seul site, par exemple au niveau du col fémoral, la prévalence de 15 à 20 % est comparable au risque de survenue d’une seule fracture ostéoporotique, telle que la fracture du col fémoral, au cours de la vie [4]. Compte tenu de cette forte prévalence chez les femmes ménopausées, deux stratégies différentes, mais ne s’excluant pas l’une l’autre, peuvent être mises au point pour prévenir et traiter l’ostéoporose (figure 1). La première stratégie, orientée, consiste à identifier les patientes présentant un risque particulier puis à leur proposer une intervention. Elle inclut l’identification de femmes présentant une densité minérale osseuse basse, de sujets à risque de chute ou de patientes présentant certaines affections. La seconde stratégie est fondée sur des études de population. Elle a pour objectif d’intervenir sur un facteur de risque au sein de la population générale et d’en évaluer l’impact. Par exemple, si l’on augmentait la densité minérale osseuse de 10 % dans la population féminine, ceci diminuerait, théoriquement, le risque de fracture de 50 % [5]. Ces approches pourraient être mises en œuvre à une époque particulière de la vie ou, au contraire, à toutes les périodes de la vie. Quelle que soit la stratégie envisagée, il faut souligner que l’objectif principal de la prévention et du traitement est de diminuer l’ampleur du problème que représentent les fractures liées à la fragilité osseuse.