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Médecine thérapeutique

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Prise en charge des lésions du pied artéritique chez un patient diabétique Volume 5, numéro 3, Mars 1999

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Le pied diabétique (neuropathique et/ou artéritique) est responsable de 20 % des journées d’hospitalisation chez les diabétiques et les séjours durent alors environ 30 jours. Le risque d’amputation demeure un problème grave et d’actualité : de 5 à 10 % des diabétiques de type 2 seront un jour amputés d’un orteil, du pied ou de la jambe [1]. Ce risque est d’autant plus élevé que le patient présente une artérite des membres inférieurs [2, 3]. Mais les modalités de prise en charge d’une ulcération du pied chez un patient diabétique artéritique restent controversées, expliquant en partie le taux d’amputation variable d’une équipe à l’autre. Bamberger et al., en 1987 [4], ont rapporté l’observation de 6 patients « programmés » pour une amputation qui ont cicatrisé sans geste chirurgical grâce au délai imposé par le programme opératoire ! Bien des amputations pourraient être évitées par une prise en charge codifiée associant traitement médical et geste de revascularisation. Devant toute ulcération du pied chez un patient diabétique, il faut impérativement rechercher une artérite : c’est un facteur de gravité imposant l’hospitalisation et une prise en charge spécifique. L’antécédent d’ulcération du pied est fortement corrélé à l’apparition d’une nouvelle ulcération avec, à nouveau, chez un patient artéritique, le risque d’amputation. Une prévention secondaire est indispensable : éducation à un changement de comportement par des soignants formés à l’éducation thérapeutique [28], soins de pédicurie réguliers et adaptés, éducation à un chaussage adapté, voire recours à des chaussures orthopédiques. Chaque consultation d’un patient diabétique artéritique doit comporter un examen des pieds et des chaussures, ainsi qu’une vérification attentive de la formation du patient à la prévention.