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Médecine thérapeutique

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Lymphomes agressifs : stratégies thérapeutiques Volume 6, numéro 5, Mai 2000

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Le concept de lymphome agressif est clinique et ne figure pas dans les classifications histopathologiques. Il s’applique aux formes que caractérisent à la fois une évolution spontanée rapide et sévère et une possibilité de guérison après traitement. Il regroupe les anciennes catégories dites de grade intermédiaire et de haut grade de la formulation internationale de travail, proposée en 1982 sur la base des taux de survie obtenus avec les régimes de chimiothérapie utilisés dans les années 70. Il est important de souligner que 60 % des lymphomes dits agressifs correspondent à l’entité histopathologique « lymphome diffus à grandes cellules », qui est majoritairement de phénotype B, et par conséquent prépondérante dans les séries publiées. Aussi, les stratégies thérapeutiques développées ici concerneront pour l’essentiel cette variété histologique, conçue comme une entité de traitement homogène, même si les outils phénotypiques et moléculaires reconnaissent en son sein des sous-entités, telles que le lymphome anaplasique ou du médiastin. Ne sont abordés ici ni les rares lymphomes T liés au virus HTLV1 qui bénéficient d’approches thérapeutiques antivirales, ni les lymphomes de Burkitt et lymphoblastiques, entités rares auxquelles la majorité des équipes applique des stratégies utilisées dans les leucémies aiguës. Les lymphomes des immunodéprimés font l’objet d’un autre chapitre. Certaines présentations extraganglionnaires (digestive, cutanée ou cérébrale) ne sont pas abordées en tant que telles, car elles ne dérogent pas aux grandes lignes développées ci-dessous. Enfin, nous n’aborderons pas ici les problèmes thérapeutiques spécifiques qui concernent les sujets âgés, et centrerons ce qui suit sur le traitement des patients adultes jeunes (en règle, de moins de 60 ans) susceptibles de pouvoir tolérer l’ensemble des traitements actuellement disponibles.