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Médecine thérapeutique

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Contraception hormonale et lupus Volume 8, numéro 6, Novembre - Décembre 2002

Auteurs
Service d'endocrinologie, Hôpital Necker, 149, rue de Sèvres, 75743 Paris cedex 15, France.

Le lupus est une maladie auto-immune dont l'étiologie reste indéterminée. Cependant, différents facteurs de risque, génétiques, environnementaux et des facteurs hormonaux sont reconnus comme étant impliqués dans sa pathogénie [1]. Le rôle « facilitateur » joué par les œstrogènes dans l'expression du lupus est illustré par la nette prévalence de la maladie chez les femmes en âge de procréer, l'augmentation de son incidence après la puberté et une classique exacerbation des symptômes durant la grossesse. De ces constatations et des données de la littérature faisant état de déclaration de la maladie ou de poussées évolutives à l'occasion de l'instauration d'une contraception œstroprogestative, survit l'idée classique de l'interruption nécessaire de la contraception œstroprogestative lors du diagnostic de lupus. Ainsi, parmi les patientes suivies dans la Hopkins Lupus Cohort, 67 % utilisaient une contraception œstroprogestative dans le passé mais seulement 4 % d'entre elles ont continué ce mode de contraception une fois le diagnostic posé. Après un bref rappel des connaissances actuelles concernant le rôle des hormones sexuelles dans le lupus, nous aborderons à travers les données de la littérature les effets néfastes attendus avec les œstroprogestatifs, mais également leurs effets bénéfiques potentiels, et envisagerons les solutions contraceptives de remplacement.