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Médecine thérapeutique

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Prévention du paludisme Volume 8, numéro 3, Mars - Mai 2002

Auteur
Service d'immunologie clinique, Hôpital Henri-Mondor, 51, avenue du Maréchal-de-Lattre, 94010 Créteil.

Avec 2 milliards d'individus exposés, un milliard d'infectés, et 2 à 4 millions de décès annuels, le paludisme est la maladie parasitaire la plus préoccupante en termes de santé pu-blique à l'échelle de la planète. L'augmentation du nombre de voyageurs dans les zones à risque (1993 : Afrique > 1 million, Asie et Pacifique > 32 millions) expose chaque année un nombre considérable de personnes à l'acquisition de cette maladie dont le taux de mortalité reste important, même en cas de diagnostic et de traitement précoces. Ainsi, en France, le paludisme d'importation est responsable de 10 à 24 morts par an, le taux de létalité étant estimé à 4 ‰ du total des accès [1]. Une recrudescence inquiétante du paludisme d'importation est signalée depuis 1975, et les données fournies par le Centre national de référence pour les maladies d'importation (CNRMI) ne montrent aucune amélioration récente de ce phénomène (figure 1). Depuis 1996, on estime que le nombre de cas de paludisme dépasse 5 000 par an. Plusieurs explications peuvent être fournies, dont l'augmentation du nombre de voyageurs vers les zones à risque (principalement les pays d'Afrique de l'Ouest), mais aussi l'ignorance par les voyageurs du risque encouru, l'absence de compliance aux mesures préventives, l'utilisation d'une chimioprophylaxie inappropriée, la mauvaise information ou méconnaissance du corps médical, et l'émergence de souches parasitaires résistantes aux anti-paludéens. Dans l'attente d'une vaccination efficace, promise pour un futur plus ou moins proche [2], la prévention ne peut reposer actuellement que sur l'association de mesures protectrices contre les piqûres de moustiques et d'une prophylaxie médicamenteuse appropriée.