JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Génétique et physiopathologie moléculaire Volume 3, numéro 8, Octobre 1997

Auteurs

Le terme de neurofibromatose (NF) se rapporte à un ensemble de syndromes neuro-cutanés affectant préférentiellement les tissus dérivés des crêtes neurales [1]. L’extrême diversité clinique de ces affections a longtemps posé de nombreux problèmes quant à la définition de cadres nosologiques précis et ce n’est qu’à la fin des années 70 qu’a été individualisée la neurofibromatose de type 1 (NF1), au sein d’un groupe de pathologies assez hétérogène. Sur un ensemble de critères nosologiques, Riccardi [1] reconnaît au moins sept types de neurofibromatoses (NF1-7), plus un certain nombre de formes apparentées, dont la neurofibromatose de type 2 (NF2), la neurofibromatose segmentaire (NF5), la schwannomatose et différentes observations de syndromes familiaux prédisposant au développement de tumeurs cérébrales. Le syndrome de Watson et le syndrome Noonan-neurofibromatose sont des syndromes entraînant une malformation apparentés à la neurofibromatose de type 1 [2, 3]. Les études de liaison génétique ont permis de confirmer au moins en partie la validité de cette classification par la localisation du gène de la neurofibromatose de type 1 sur le chromosome 17 [4] et du gène de la neurofibromatose de type 2 sur le chromosome 22 [5]. L’étude de syndromes de prédisposition aux tumeurs nerveuses a, de même, démontré leur indépendance génétique vis-à-vis de la neurofibromatose de type 1 [6]. C’est par un certain nombre d’approches moléculaires (études de liaison, recherche de l’anomalie moléculaire) que l’on pourra démontrer l’allélisme d’une forme à une autre ou, au contraire, leur individualité génétique. Les incertitudes actuelles sur le rôle exact de la neurofibromine dans la transduction du signal et sur les raisons de l’atteinte privilégiée des tissus dérivés des crêtes neurales demeurent. Néanmoins, la découverte du gène de la neurofibromatose de type 1 puis l’exploitation des modèles animaux ont permis de mieux appréhender les problèmes liés à son développement et les processus de prolifération cellulaire mis en jeu, en particulier lors des phénomènes de transformation maligne que l’on observe dans un certain nombre de cas au cours de l’évolution de la maladie. Malgré ces avancées, les difficultés rencontrées lors du conseil génétique, en particulier dans l’établissement d’un pronostic évolutif, restent entières. Une meilleure évaluation des différents paramètres associés à la variabilité phénotypique constitue un préalable à toute stratégie d’identification des facteurs génétiques ou environnementaux susceptibles de moduler l’expression de la maladie. Elle s’intègre dans l’optimisation de la prise en charge multi-disciplinaire des malades.