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Médecine thérapeutique

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Conduite diagnostique devant une aménorrhée Volume 3, numéro 8, Octobre 1997

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Les aménorrhées constituent un des principaux motifs de consultation en médecine de la reproduction. Elles sont définies par l’absence de cycle menstruel chez la fille après l’âge de 16 ans avec ou sans développement pubertaire – aménorrhée primaire – ou par son interruption chez une femme préalablement réglée – aménorrhée secondaire. La distinction classique entre aménorrhée primaire et aménorrhée secondaire est artificielle puisque leurs étiologies se recouvrent. Elle souligne simplement que la première relève essentiellement de causes chromosomiques et génétiques. L’absence de règles est physiologique pendant la grossesse, la lactation et la ménopause. En revanche, toute interruption du cycle menstruel, au-delà d’un mois, après arrêt d’une contraception orale est anormale et justifie une enquête étiologique. En pathologie, l’existence d’une aménorrhée témoigne d’une atteinte de l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien ou d’une anomalie anatomique du tractus reproducteur. Un traitement oestroprogestatif sans bilan préalable n’est donc jamais fondé. C’est après la recherche d’une cause que sera proposé un traitement étiologique ou, à défaut, une substitution de l’insuffisance hormonale. L’aménorrhée peut être précédée d’irrégularités menstruelles dont la valeur sémiologique est similaire. Les aménorrhées, très fréquentes, obligent à passer en revue les grands chapitres de l’endocrinologie de la reproduction. Leur diagnostic étiologique peut paraître complexe car la liste de leurs causes est longue. Sur le plan pratique, un nombre restreint d’entre elles doit impérativement être recherché pour ne pas les méconnaître avant de débuter un traitement oestroprogestatif.