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Médecine thérapeutique

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Prise en charge de l’infarctus cérébral aigu Volume 4, numéro 6, Juin-Juillet 1998

Auteurs

Les accidents vasculaires cérébraux représentent la troisième cause de mortalité, après les affections cardio-vasculaires et les cancers, et sont une cause majeure de handicap. Des progrès spectaculaires dans leur prise en charge, aussi bien sur le plan diagnostique que thérapeutique, ont été réalisés au cours de ces dernières années. Ces accidents doivent être considérés comme une urgence médicale et nécessitent une hospitalisation en milieu neurologique sensibilisé à la pathologie vasculaire cérébrale, au mieux dans une unité spécialisée d’urgence cérébro-vasculaire. Les objectifs de cette prise en charge sont de confirmer le diagnostic, de préciser la cause et le mécanisme de l’infarctus (dont dépendent le pronostic et le traitement), de prévenir et traiter les complications immédiates, générales et neurologiques, qui peuvent grever le pronostic vital et aggraver les lésions ischémiques, et, enfin, de débuter au plus tôt le traitement approprié. Le fatalisme face à l’infarctus cérébral n’a plus lieu d’être. Cette affection doit être considérée comme une urgence médicale et notre système de soins doit s’adapter pour donner aux patients les meilleures chances de récupération. Un premier progrès a été réalisé lors de la création d’unités hospitalières consacrées à la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux. Les espoirs thérapeutiques se tournent actuellement vers les nouveaux traitements, comme les thrombolytiques, qui pourraient être bénéfiques chez les patients hospitalisés dans les toutes premières heures suivant l’accident, peut-être un jour précédés par les neuroprotecteurs. Les délais d’arrivée du patient à l’hôpital doivent être considérablement réduits car, actuellement, seule une très faible proportion d’entre eux sont admis dans les 6 premières heures après l’accident. Le public doit être informé des possibilités thérapeutiques et doit apprendre à réagir comme il le ferait pour un infarctus du myocarde, c’est-à-dire en appelant un service d’urgence. à cet égard, il est indispensable que des campagnes d’information lui permettent de connaître les principaux signes devant faire suspecter un accident vasculaire cérébral. L’information doit aussi concerner les médecins qui sont en première ligne pour éduquer leurs patients, en particulier ceux à plus haut risque d’infarctus cérébral, et les diriger, le cas échéant, vers les structures les mieux adaptées. Il faut, enfin, multiplier des structures d’urgences cérébro-vasculaires où les patients peuvent être accueillis 24 h sur 24 par un neurologue compétent en pathologie cérébro-vasculaire, entouré d’une équipe formée à cette pathologie et disposant d’un plateau technique approprié.