JLE

Médecine thérapeutique

MENU

Facteurs pronostiques et traitement des formes localisées du cancer de la prostate Volume 4, numéro 5, Mai 1998

Auteurs

Un cancer de la prostate au stade localisé peut, à terme, être la cause de la mort du patient. Il est toutefois curable. En apprécier les facteurs pronostiques consiste à évaluer le mieux possible son stade exact, c’est-à-dire le stade pathologique qui ne peut être donné que par l’analyse de la prostate à la suite de l’intervention chirurgicale. Ce stade est le paramètre essentiel qui détermine le potentiel évolutif. Depuis le microcancer qui ne sera pas symptomatique avant la mort du patient jusqu’au cancer qui n’est déjà anatomiquement plus localisé, la marge est très grande. D’autres arguments du potentiel évolutif d’un cancer peuvent être tirés de l’étude de sa différenciation histologique. La réputation de maladie de l’homme âgé attachée au cancer de la prostate est justifiée. L’évolution habituellement lente de cette tumeur lui a fait donner une réputation de relative bénignité. Cependant, pour un homme à l’âge de la retraite, le cancer de la prostate est une menace réelle aussi bien pour son espérance de vie (deuxième cause de décès par cancer) que pour sa qualité de vie (8 % des hommes vont présenter, au cours de leur vie, des signes cliniques de la maladie). Le cancer se développe dans 80 % des cas à partir de la prostate périphérique. Tant qu’il reste à l’intérieur de la glande et ne dépasse pas ses limites constituées par la capsule de la prostate, le cancer est dit intracapsulaire. Il représente la forme localisée de la maladie. S’il franchit la capsule, le cancer est alors dit extracapsulaire. Il représente la forme localement évoluée de la maladie et il est impossible d’obtenir une guérison par un traitement local. Si le cancer a essaimé sous forme de métastases à distance, il est dit généralisé. Le cancer de la prostate doit être traité chez les patients jeunes, sous réserve qu’il soit localisé à la prostate. L’estimation préthérapeutique du caractère localisé est réalisée à l’aide d’un faisceau d’arguments donnés par le toucher rectal, le taux sanguin de PSA et les résultats des biopsies prostatiques. Ces mêmes éléments peuvent aussi permettre d’estimer l’agressivité biologique du cancer. L’imagerie, la biologie moléculaire et l’exploration chirurgicale des aires ganglionnaires sont des outils facultatifs qui peuvent aider à la décision. Le traitement à visée curative repose sur la prostatectomie radicale ou la radiothérapie pelvienne. Au-delà de 70 ou 75 ans, une simple surveillance en attente de l’heure éventuelle d’un traitement hormonal est indiquée.