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Médecine thérapeutique

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Transglutaminase tissulaire : un auto-antigène clé dans la maladie cœliaque ? Volume 5, numéro 1, Janvier 1999

Auteurs

L’identification récente de la transglutaminase tissulaire comme antigène cible des auto-anticorps anti-endomysium dans la maladie cœliaque représente une avancée majeure dans la compréhension de la physiopathologie de cette maladie [1]. La caractérisation des modifications enzymatiques de la gliadine induites par la transglutaminase, ainsi que la mise en évidence de lymphocytes T spécifiques de la gliadine modifiée par cette enzyme [2] permettent d’imaginer comment la tolérance immune à un antigène oral - la gliadine - peut être rompue, conduisant à une réponse auto-immune dirigée contre la muqueuse digestive.Rappels physiopathologiques : La maladie cœliaque est une maladie inflammatoire du tube digestif [3] caractérisée par une intolérance au gluten, constituant protéique majeur des farines de céréale (blé, seigle, orge). Elle se définit par trois critères : un syndrome de malabsorption intestinale déclenché par le gluten ; une atrophie villositaire de la muqueuse intestinale ; une guérison des signes cliniques et histologiques sous régime sans gluten. Il s’agit d’une maladie relativement fréquente, dont la prévalence (de 0,5 à 2/1 000 en Europe) est largement sous-estimée en raison de l’existence de formes cliniques atypiques ou pauci-symptomatiques. Son seul traitement repose sur un régime alimentaire dépourvu de gluten, en particulier de gliadine, fraction alcoolo-soluble du gluten et composant toxique principal dans la maladie cœliaque. Ce régime doit être bien suivi, en raison des complications observées quand la maladie n’est pas traitée, en particulier les lymphomes intestinaux.