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Médecine thérapeutique

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Epidémiologie des intoxications médicamenteuses volontaires Volume 5, numéro 1, Janvier 1999

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L’intoxication médicamenteuse volontaire est fréquente et responsable de 13 % des suicides et de 90 % des tentatives de suicide [1-3]. Le médicament a une place particulière dans le geste suicidaire : de 70 à 80 % des suicidants utilisent ceux qui leur ont été prescrits (le plus souvent des psychotropes) [4, 5]. La gravité somatique de ce mode de geste suicidaire est moindre, mais le nombre de tentatives de suicide médicamenteuses augmente [6, 7]. Il n’existe pas, en France, de procédures de recueil systématique des gestes suicidaires. Les informations proviennent des statistiques de décès de l’INSERM [1], d’enquêtes ponctuelles (Fédération nationale des observatoires régionaux de la santé, FNORS [8]), d’enquêtes périodiques de morbidité hospitalière du ministère de la Santé [3], des centres antipoisons [9] ou de séries de cas [4, 7, 10]. Les statistiques de décès de l’INSERM représentent la seule base d’analyse dans ce domaine. En 1996, 11 279 décès par suicide ont été enregistrés [1]. En matière de suicide, il existe une sous-déclaration de l’ordre de 20 % [3, 11, 12]. L’incidence en 1996 était de 19/100 000 [1]. Elle varie avec le sexe (30/100 000 chez les hommes contre 11/100 000 chez les femmes) et augmente régulièrement avec l’âge, particulièrement chez l’homme, mais 60 % des suicidés ont moins de 55 ans. Le suicide représente 2,1 % de l’ensemble des décès (2,9 % des décès masculins contre 1,2 % des décès féminins), mais 17 % des décès entre 25 et 34 ans. Le sex ratio, de 2,6 hommes pour 1 femme, augmente avec l’âge.