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Hématologie

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La réaction du greffon contre l’hôte : un modèle de dysrégulation cytokinique ? Volume 6, numéro 1, Janvier-Février 2000

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La réaction du greffon contre l’hôte (GvH) est une complication de l’allogreffe de cellules souches hématopoïétiques responsable d’une mortalité et d’une morbidité importantes après greffe. Un modèle de physiopathologie de la GvH impliquant trois étapes a été proposé : – une activation tissulaire due au conditionnement induit une production transitoire de cytokines pro-inflammatoires (IL-1, TNF-a) qui augmentent l’immunogénicité des cellules de l’hôte ; – les lymphocytes T alloréactifs du donneur, administrés avec le greffon, sont alors activés et sécrètent des cytokines de type 1, telles qu’IL-2, TNF-a et IFN-g ; – ces cytokines activent secondairement les cellules effectrices responsables des lésions de la GvH (lymphocytes T cytotoxiques, cellules NK, macrophages...). Ce modèle accorde un rôle prépondérant aux cellules T du greffon, mais également aux cytokines. Ainsi, si une production de cytokines de type 1 par les cellules alloréactives du donneur favorise la survenue de la forme aiguë de la GvH, la GvH chronique dépend d’une synthèse de cytokines de type 2 (IL-4, IL-10). Des données récentes semblent en contradiction avec ce modèle et suggèrent que le paradigme associant, respectivement, GvH aiguë et GvH chronique à un profil de synthèse de cytokines de type 1 et de type 2 est trop manichéen. En effet, à la dichotomie type 1/type 2 peut se superposer une dichotomie de réponses pro-inflammatoires/non inflammatoires, contrôlées par l’IL-12 et l’IL-10. Le modèle actuel peut donc être affiné en considérant la GvH aiguë comme une pathologie de type 1 hautement inflammatoire et la GvH chronique comme une pathologie faiblement inflammatoire de type 2. Dans ce modèle, les interactions fonctionnelles entre l’IL-12 et l’IL-10, plutôt qu’entre l’IFN-g et l’IL-4, seraient alors l’élément prépondérant déterminant la survenue de l’une ou l’autre des deux types de GvH.