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Hématologie

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Mécanismes des cytopénies au cours des syndromes myélodysplasiques Volume 8, numéro 5, Septembre - Octobre 2002

Auteurs
Laboratoire d'hématologie et service d'hématologie, AP-HP, université René-Descartes, Paris V, et département d'hématologie, institut Cochin, Inserm U. 567, hôpital Cochin, 27, rue du Faubourg-Saint-Jacques, 75679 Paris cedex 14.

Les syndromes myélodysplasiques sont des pathologies clonales acquises de la cellule souche hématopoïétique, se caractérisant par une moelle riche contrastant avec des cytopénies périphériques. Leur physiopathologie est complexe. Une de leurs caractéristiques est un défaut de croissance des progéniteurs immatures en particulier érythroïdes de type BFU-E et CFU-E. Ce défaut de croissance des progéniteurs hématopoïétiques a été lié à une insensibilité aux cytokines hématopoïétiques, alors que l'expression et la fonctionnalité du récepteur à l'érythropoïétine semblent conservés, et plus récemment à une augmentation d'apoptose des cellules médullaires. Cette apoptose implique tous les compartiments cellulaires, est massive aux stades précoces de myélodysplasies et diminue avec l'évolution blastique de la maladie. L'implication du compartiment de cellules souches CD34+ reste à préciser. Une activation protéolytique des caspases est observée et un rôle essentiel du système Fas/Fas-l dérégulé est fortement suggérée dans le mécanisme de cette apoptose accrue. Le micro-environnement médullaire anormal au cours des SMD produit des quantités accrues de cytokines inhibitrices de l'hématopoïèse telles que le TNF-alpha et l'IFN-gamma, qui pourraient contribuer au phénomène apoptotique. Des thérapeutiques à visée anti-apoptotique (facteurs de croissance, thalidomide, anticorps anti-TNF-alpha) améliorent les cytopénies des patients, laissant suggérer qu'une meilleure compréhension des mécanismes biologiques conduisant à cette apoptose massive, pourrait déboucher sur des avancées thérapeutiques.