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Hématologie

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Transfert de gènes dans les cellules souches du tissu hématopoïétique Volume 1, numéro 4, Juillet - Août 1995

Auteurs
U. 362 INSERM, institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif, France.

Le transfert de gènes dans les cellules souches hématopoïétiques est utilisé dans un double objectif. D'une part, l'introduction de séquences codantes de molécules régulatrices dans une cellule souche pourrait apporter des informations importantes sur la fonction de certaines molécules dans l'hématopoïèse. D'autre part, dans le cadre de la thérapie génique, le transfert génique dans les cellules du tissu hématopoïétique ouvre des perspectives dans le traitement de maladies génétiques héréditaires ou acquises. Le succès de ces deux projets est conditionné par l'expression à long terme du gène transduit. La cellule cible du transfert génique doit donc être une cellule souche primitive du tissu hématopoïétique douée d'un potentiel élevé de prolifération et de pluripotence. Cette cellule étant en concentration très faible dans la moelle osseuse, l'efficacité du transfert génique doit être très élevée et, à l'heure actuelle, les rétrovirus sont les meilleurs outils pour le transfert génique dans les cellules souches. Des résultats encourageants chez la souris mais décevants chez l'homme et les gros animaux ont fait apparaître un certain nombre de difficultés liées à cette technologie. Par exemple, les rétrovirus intègrent leur matériel génétique dans le génome des cellules qui sont dans le cycle cellulaire, or, les cellules souches hématopoïétiques primitives sont quiescentes. De plus, les cellules souches expriment faiblement les récepteurs pour les rétrovirus, elles sont donc faiblement infectées. Enfin, une fois que le transgène est intégré au génome de la cellule cible, son expression doit être maintenue et contrôlée au cours de la différenciation hématopoïétique. Or, le contrôle de la régulation de la transcription des gènes transduits est mal maîtrisé. Il semblerait donc que les perspectives passent obligatoirement par le développement de nouveaux outils, de nouvelles méthodologies et par l'utilisation de modèles expérimentaux sur de gros animaux.