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Hématologie

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Traitement intensif des syndromes myélodysplasiques et des leucémies secondaires Volume 1, numéro 4, Juillet - Août 1995

Auteurs
Service des maladies du sang - CHU 1, place de Verdun, 59037 Lille.

L'efficacité thérapeutique limitée des approches thérapeutiques «peu intensives» (Ara C à faible dose, traitements hormonaux) dans les syndromes myélodysplasiques (SMD), les leucémies aiguës (LA) secondaires aux syndromes myélodysplasiques ou induites par chimiothérapie préalable, amène à se tourner de plus en plus vers des traitements intensifs de ces maladies, lorsque l'âge et l'état général des patients le permettent. L'allogreffe reste le seul traitement véritablement curatif, qui permette une rémission durable dans environ 40% des cas lorsqu'elle est effectuée avec un donneur familial. Elle est cependant associée à une mortalité toxique élevée, sans doute liée à l'âge moyen relativement élevé des syndromes myélodysplasiques allogreffés. Dans les formes avec excès de blastes médullaires, le taux de rechute est important, posant le problème de l'intérêt d'un renforcement du conditionnement et/ou d'une chimiothérapie préalable à l'allogreffe. Les résultats de la chimiothérapie intensive par association anthracyclines-Ara C sont moins bons dans les syndromes myélodysplasiques et les leucémies secondaires que dans les leucémies aiguës myéloïdes de novo, puisque les taux de rémission complète sont de 40 à 60% et les durées médianes de rémission complète de 9 à 12 mois, et que seulement 10% des patients environ obtiennent des rémissions prolongées grâce à cette approche. Les patients relativement jeunes, porteurs d'emblée d'un excès important de blastes médullaires (AREB-T) et n'ayant pas d'anomalies cytogénétiques défavorables (monosomie 7, trisomie 8, anomalies complexes), obtiennent toutefois de meilleurs résultats, sans doute assez proches de ceux observés dans les leucémies aiguës myéloïdes de novo. Différentes approches sont actuellement proposées pour améliorer les résultats de la chimiothérapie : utilisation de fludarabine, d'Ara C à forte dose, de G ou GM-CSF, de révertants de l'expression du gène mdr (notamment la quinine). Une autogreffe à partir de cellules souches médullaires ou circulantes prélevées en rémission complète a été pour le moment effectuée chez un nombre limité de patients et il est actuellement difficile de pouvoir déterminer si cette approche permettra de réduire l'incidence des rechutes.