Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement
MENUAutonomie et démence Volume 9, numéro 1, Mars 2011
- Mots-clés : démence, autonomie, compétence, prise de décision, philosophie
- DOI : 10.1684/pnv.2010.0250
- Page(s) : 107-15
- Année de parution : 2011
Au cours des siècles, l’importance de la valeur qu’est l’autonomie ne s’est pas démentie, même si son contenu a varié avec le temps. Quelle conception de l’autonomie permet-elle de conserver cette visée parmi les objectifs du soin tout au long du processus démentiel ? Un examen critique de la littérature philosophique et médico-sociale a permis de constater que les différentes significations données à l’autonomie peuvent s’organiser autour de deux pôles. Le pôle canonique fait de l’autonomie une question de compétences internes au sujet (rationalité, réflexivité, mémoire), autrui apparaissant a priori comme une menace. Cette conception exclut le dément de l’accès à l’autonomie à plus ou moins brève échéance. Le pôle relationnel considère essentiel d’interroger les conditions externes de l’autonomie : les relations et les institutions où s’insère le dément, les politiques dont il dépend lui donnent-elles l’occasion d’exercer son autonomie ? Dans cette perspective, autrui n’est pas d’abord une menace, mais potentiellement une ressource pour accéder à l’autonomie. Dès lors, la charge de la preuve de la possibilité de l’accès à l’autonomie s’y déplace du dément vers ceux qui l’entourent et vers les institutions et les politiques qui le concernent.