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Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement

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Autonomie et démence Volume 9, numéro 1, Mars 2011

Auteur
Faculté de sciences économiques, sociales et de gestion, FUNDP, Namur, Belgique

Au cours des siècles, l’importance de la valeur qu’est l’autonomie ne s’est pas démentie, même si son contenu a varié avec le temps. Quelle conception de l’autonomie permet-elle de conserver cette visée parmi les objectifs du soin tout au long du processus démentiel ? Un examen critique de la littérature philosophique et médico-sociale a permis de constater que les différentes significations données à l’autonomie peuvent s’organiser autour de deux pôles. Le pôle canonique fait de l’autonomie une question de compétences internes au sujet (rationalité, réflexivité, mémoire), autrui apparaissant a priori comme une menace. Cette conception exclut le dément de l’accès à l’autonomie à plus ou moins brève échéance. Le pôle relationnel considère essentiel d’interroger les conditions externes de l’autonomie : les relations et les institutions où s’insère le dément, les politiques dont il dépend lui donnent-elles l’occasion d’exercer son autonomie ? Dans cette perspective, autrui n’est pas d’abord une menace, mais potentiellement une ressource pour accéder à l’autonomie. Dès lors, la charge de la preuve de la possibilité de l’accès à l’autonomie s’y déplace du dément vers ceux qui l’entourent et vers les institutions et les politiques qui le concernent.