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Innovations & Thérapeutiques en Oncologie

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General presentation of non-small cell lung cancer Volume 4, issue 4, July-August 2018

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En Europe, le cancer bronchique est la quatrième cause de cancer et la première cause de mortalité par cancer avec 353 000 décès en 2012 [1]. En France, avec 39 500 nouveaux cas par an, le cancer bronchique est également le quatrième cancer en termes d’incidence globale (seconde chez l’homme et troisième chez la femme avec respectivement 27 500 et 12 000 cas). Il représente la première cause de mortalité par cancer avec 29 100 décès par an (premier chez l’homme et troisième chez la femme avec respectivement 21 000 et 8 100 décès) [2]. Près de 80 % des cancers bronchiques sont des cancers non à petites cellules (CBNPC). Ces CBNPC sont diagnostiqués dans près de 40 % des cas à un stade métastatique, de pronostic très péjoratif, avec un taux de survie à cinq ans de 5 %. La prise en charge thérapeutique du CBNPC métastatique reposait essentiellement, jusqu’à présent, sur la chimiothérapie cytotoxique conventionnelle. La situation a cependant profondément évolué ces dernières années avec deux évolutions majeures, voire deux véritables révolutions.

La première révolution concerne les thérapies ciblées avec les progrès incontestables des inhibiteurs des récepteurs à activité tyrosine kinase comme EGFR (epidermal growth factor receptor) et ALK (anaplastic lymphoma kinase). L’identification de biomarqueurs prédictifs robustes, tels que les mutations activatrices EGFR ou les translocations/amplifications de ALK (cibles), et la mise à disposition de traitements spécifiques (molécules inhibitrices de l’activité tyrosine kinase des récepteurs correspondants), ont permis d’améliorer les taux de réponse et surtout la qualité de vie et la survie des patients dont la lésion présente les anomalies moléculaires en question. Cette stratégie se décline maintenant pour d’autres cibles (ROS, BRAF, MET, EGFR T790M, etc.) avec les inhibiteurs adaptés et les avancées thérapeutiques correspondantes.

La seconde révolution concerne l’immunothérapie. Derrière ce terme global, maintenant largement accepté, se trouvent essentiellement les inhibiteurs des points de contrôle de l’immunité cellulaire (immune checkpoint inhibitors), avec les anticorps anti-CTLA-4 (cytotoxic T-lymphocyte antigen 4), anti-PD-1 (programmed cell death protein 1) et anti-PD-L1 (programmed cell death ligand 1) (tableau 1). L’enjeu de ces traitements, distinct de l’immunothérapie dans sa dimension « vaccination anticancéreuse », consiste surtout à restaurer l’immunité du patient en levant l’inhibition lymphocytaire induite par les cellules tumorales [3]. L’immunothérapie modifie profondément la prise en charge des CBNPC métastatiques. De nouvelles stratégies thérapeutiques se dessinent (lignes de traitements, etc.), des collaborations pluridisciplinaires originales s’organisent pour la gestion des effets indésirables (endocrinologie, dermatologie, etc.), et de nouveaux défis se profilent. En effet, les questions restent nombreuses sur la sélection des patients (quels biomarqueurs d’expression protéique ou d’altérations moléculaires ?), les pratiques cliniques (quelles séquences thérapeutiques ? Quelle durée de traitements ?) et les développements cliniques (faut-il combiner ces traitements entre eux ou avec la chimiothérapie conventionnelle ?).

Remerciements et autres mentions

Liens d’intérêts : participation aux groupes d’experts des laboratoires MSD, BMS, Roche. Honoraires pour conférences des laboratoires MSD, Astra-Zeneca, BMS.

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