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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Recommandations pour la prise en charge des tumeurs stromales gastro-intestinales Volume 12, issue 5, Septembre-Octobre 2005

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Unité INSERM 590, Centre Léon Bernard 69008 Lyon et hôpital Edouard Herriot, place d’Arsonval, 69003 Lyon
  • Page(s) : 377-89
  • Published in: 2005

Contexte. La prise en charge des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) a considérablement évolué récemment, avec notamment la mise à disposition de l’imatinib. Les standards de prise en charge restaient mal définis. Nous rendons compte du travail d’un groupe d’experts français sur l’adaptation française des recommandations de pratiques de l’Européen Society of Medical Oncology (ESMO) récemment rapportées. Matériels et méthodes. Un groupe de vingt-deux experts français s’est réuni pour analyser le document de consensus ESMO et l’adapter à la pratique française. Quatre groupes de travail ont ainsi revu les propositions concernant : l’anatomopathologie et la biologie moléculaire, l’imagerie en situation localisée ou métastatique et la prise en charge diagnostique des tumeurs de petite taille, la chirurgie des GIST localisées et métastatiques, le traitement systémique des GIST. Résultats. L’examen histologique standard doit être complété par une analyse immunohistochimique à l’aide des marqueurs CD117, CD34, PS100, Desmine et SMA. Le recours à la biologie moléculaire pour l’identification de la mutation des gènes KIT et PDGFRA, est souhaitable pour les GIST présentant un immunomarquage négatif avec CD117 et pour prédire la réponse au traitement, mais reste un examen de recherche. La chirurgie de la tumeur primaire doit comprendre une résection tumorale complète, incluant des marges tumorales négatives. L’administration d’imatinib en traitement adjuvant ou néoadjuvant est considérée comme une approche expérimentale, à effectuer dans le cadre d’études cliniques prospectives. La résection des métastases est également considérée comme une procédure expérimentale, avant, pendant ou après échec d’un traitement par imatinib. Il est recommandé d’instaurer l’imatinib dès le diagnostic de récidive métastatique et de le poursuivre jusqu’à l’intolérance ou la progression multifocale de la maladie. Les critères optimaux de réponse tumorale à l’imatinib font encore l’objet de travaux prospectifs. Ils peuvent inclure : une réduction de taille de la tumeur ou une stabilisation de la maladie, une diminution de la densité tumorale (unités Hounsfield) sur la TDM, une diminution de l’activité métabolique (mesurée par la captation de FDG sur TEP), la diminution de la vascularisation tumorale, mesurée par écho-Doppler avec injection de produit de contraste. Une augmentation de la taille de la tumeur ne traduit pas nécessairement une progression et doit donc être soigneusement évaluée, sans interrompre le traitement par imatinib avant confirmation définitive. Conclusion. Les recommandations françaises pour la prise en charge des GIST adoptent la plupart des recommandations établies par l’ESMO, et les complètent du point de vue du gastroentérologue. Ce travail collégial a été soumis à une revue de pathologie, de gastroentérologie et d’oncologie et son impact sur les pratiques sera évalué prospectivement.