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Journal de Pharmacie Clinique

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Audits des pratiques d'antibioprophylaxie en chirurgie Volume 21, numéro 2, Juin 2002

Auteurs
Service pharmacie, Centre régional Léon-Bérard, 28, rue Laënnec, 69008 Lyon, France.

En 1997, au Centre Léon-Bérard, des dérives dans les prescriptions d'antibioprophylaxie en chirurgie ont été observées. Suite à ce constat, deux audits de prescriptions ont été mis en place en 1998. Les objectifs de l'étude étaient : - de mesurer, par une première évaluation, le taux de conformité des prescriptions des anesthésistes-réanimateurs par rapport au protocole existant ; - d'actualiser éventuellement le protocole en vigueur depuis 1994 ; - de déterminer, par une seconde évaluation, l'adhésion des prescripteurs à ce nouveau protocole. Les deux audits ont été réalisés de manière prospective sur des durées de deux mois et d'un mois. Tous les patients opérés pendant ces périodes ont été inclus dans l'étude : 145 et 50 prescriptions ont été respectivement analysées. La chirurgie plastique et la chirurgie digestive ont représenté la moitié des interventions. La première évaluation a mis en évidence 42 % de prescriptions non conformes : 20 % de durées de traitement inappropriées (supérieures à celles prévues par le protocole dans 71 % des cas) et 10 % d'antibiotiques prescrits non recommandés par le protocole (associations inutiles dans 57 % des cas). L'antibioprophylaxie a été inutile dans 7 % des cas, inexistante dans 3 % des cas. La seconde évaluation a recensé 50 % de prescriptions non conformes : 28 % de traitements administrés sur une période trop importante et 20 % d'antibiotiques prescrits non recommandés par le nouveau protocole (50 % d'associations inutiles). L'antibioprophylaxie a été inutile dans 8 % des cas. Cependant, contrairement à la première évaluation, l'horaire d'injection a toujours été respecté. Cette étude a permis de faire un état des lieux de la prescription de l'antibioprophylaxie en chirurgie et d'élaborer un nouveau protocole. Elle a montré la difficulté de mise en place de nouvelles recommandations, accrue par les changements d'anesthésistes entre les deux évaluations. Le délai entre la diffusion du protocole actualisé et le second audit a été trop court pour permettre l'adhésion de tous les prescripteurs. Actuellement, la réalisation d'un nouvel audit paraît donc nécessaire.