TY - JOUR AB - Après avoir posé le problème de la définition même du terme désertification, de son existence, de sa réversibilité, de sa localisation, le premier constat d’une crise climatique qui joue le rôle de révélateur de la désertification est établi. Paléoaridités en Afrique tropicale et sécheresses historiques sont envisagées. Un second constat met l’accent sur le dépassement de la capacité de charge et les déséquilibres de la production avec l’effondrement des systèmes traditionnels de production, l’implacable extension des troupeaux et les carences des structures administratives. Le troisième constat est celui d’une crise de l’environnement résultant d’activités humaines malencontreuses aux effets révélés par les dernières poussées de sécheresse. L’écosystème sahélo-soudanien à cheval sur l’isohyète 800 mm, dans lequel la dégradation est majeure, est celui où les concentrations sont les plus élevées en hommes et en bétail et où sont consommées les plus grandes quantités d’eau et de bois. L’évaluation de ce phénomène, écologique puisqu’il s’agit d’une rupture d’équilibre homme-milieu, est justifiée à un moment où la connaissance est plus précise de sa nature, de ses causes, de ses mécanismes, de ses conséquences et des moyens dont l’homme dispose pour l’éviter ou y remédier lorsque le stade de dégradation des sols n’a pas dépassé les seuils critiques. Les heureux effets des dernières bonnes saisons des pluies dans des régions que l’on avait trop vite cru désertifiées sont encourageants. Mais la menace demeure avec le refus persistant des vraies responsabilités et des vrais remèdes, l’entretien persistant des mythes médiatiques de diversion (dont « l’avancée des déserts » est le plus caricatural...). AU - Monique Mainguet EP - 195 IS - 3 JO - Science et changements planétaires / Sécheresse PY - 1990/09/01 SN - 1147-7806 SP - 187 TI - La désertification : une crise autant socio-économique que climatique VL - 1 ER -