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Annales de Biologie Clinique

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Apport des récepteurs solubles de la transferrine dans l’évaluation du statut en fer au cours de la drépanocytose homozygote Volume 62, numéro 4, Juillet-Août 2004

Auteurs
Laboratoire de biochimie pharmaceutique (UCAD), plsallyahoo.fr Chaire de pédiatrie (UCAD), Laboratoire de physique pharmaceutique, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal

L’anémie drépanocytaire ne provoque pas de carence martiale par elle‐même, mais peut s’aggraver suite à un déficit en fer, notamment en zone tropicale où les maladies infectieuses et la malnutrition sont endémiques, surtout chez l’enfant. Le but de cette étude est d’évaluer la prévalence du déficit en fer chez les enfants drépanocytaires et de déterminer les paramètres de choix pour son diagnostic. Pour cela, nous avons mesuré, en plus des paramètres classiques, les récepteurs solubles de la transferrine considérés comme étant capables de mettre en évidence une carence martiale isolée ou associée à une autre affection, son taux n’étant pas influencé au cours des anémies des maladies chroniques. Les dosages ont été effectués chez 40 drépanocytaires homozygotes de 3 à 18 ans ayant un taux d’hémoglobine < 11 g\dL et 30 témoins supposés sains, de la même tranche d’âge que les malades, ayant un test d’Emmel négatif et un taux d’hémoglobine > 11 g\dL. Les résultats ont révélé une hyposidérémie (fer sérique < 60 µg\dL) chez 17,5 % des malades. La ferritinémie, la transferrinémie de même que la capacité totale de fixation étaient normales pour la majorité des drépanocytaires, malgré la fréquence de l’hyposidérémie et de la microcytose (20 % d’anémie microcytaire hypochrome). Le coefficient de saturation de la transferrine était abaissé chez 22,5 % des patients, cette diminution pouvant être aussi bien le signe d’une carence martiale que celui d’un état inflammatoire. Ces résultats confirment ainsi les limites des paramètres biochimiques usuels dans le diagnostic de la carence en fer au cours de la drépanocytose homozygote. Les taux des récepteurs solubles de la transferrine quant à eux, étaient augmentés chez 60 % des témoins, ce qui démontre la forte prévalence des carences en fer dans notre pays. Des taux encore plus élevés ont été trouvés chez 97,5 % des patients, ce qui met en évidence un déficit en fer. Toutefois, le taux des récepteurs s’élevant au cours de l’hémolyse, et parfois dans les mêmes proportions que lors d’une carence en fer, il est difficile d’affirmer avec certitude l’origine de ces augmentations, bien que la prise en compte des valeurs de son index réduise le risque d’erreur. Par contre, en considérant simultanément la microcytose, l’hypochromie, le récepteur soluble de la transferrine et son index, nous avons trouvé un déficit martial chez 20 % des drépanocytaires, pourcentage proche de celui de 17,1 % obtenu par d’autres auteurs en combinant uniquement microcytose et hypochromie. Il découle de cette étude, que l’association microcytose‐hypochromie pourrait valablement évaluer la carence martiale au cours de la drépanocytose.