Cahiers Santé Médecine Thérapeutique
MENULes sténoses œsophagiennes peptiques réfractaires : expérience du service de gastro-entérologie de Fès Volume 31, numéro 1, Janvier-Février 2022
- Mots-clés : sténose peptique, dilatation endoscopique, sténose réfractaire
- DOI : 10.1684/sanmt.2022.104
- Page(s) : 35-9
- Année de parution : 2022
La sténose peptique (SP) est une complication bénigne du reflux gastro-œsophagien (RGO). Plusieurs méthodes sont utilisées pour la traiter, parmi lesquelles la dilatation endoscopique associée au traitement anti-sécrétoire. En l’absence d’amélioration après 3-5 dilatations, une autre thérapie devrait être envisagée. Le but de ce travail était d’évaluer les facteurs prédictifs de survenue d’une sténose œsophagienne réfractaire.
Méthodes
il s’est agi d’une étude rétrospective s’étalant sur une période de 16 ans, entre janvier 2002 et mars 2019, incluant tous les patients présentant une dysphagie ± régurgitations avec des aspects endoscopiques et/ou radiologiques en faveur d’une sténose peptique. Les sténoses réfractaires étaient définies par des sténoses ayant nécessité plus de cinq séances, avec des intervalles de récidive courts (moins de quatre semaines).
Résultats
sur les 123 patients ayant bénéficié d’une dilatation endoscopique pour sténose peptique, 13 % (N = 16) ont présenté une sténose réfractaire. L’âge moyen était de 53,5 ans [17-86], le sex-ratio H/F de 4. La consommation de tabac était notée chez 19 % des patients (N = 3) et celle d’alcool chez un seul. L’ensemble des patients présentaient un RGO chronique avec une durée moyenne d’évolution de 6,75 ans [1-17], 75 % (N = 12) des régurgitations et 19 % (N = 3) un pyrosis. La dysphagie était mixte chez 25 % (N = 4). L’endoscopie a objectivé une sténose infranchissable chez 81 % des patients (N = 13), double dans 6 % (N = 1). Les trois quarts de nos patients ont bénéficié d’une dilatation par bougies à diamètres progressifs. Le nombre moyen de dilatations était de 3,1 ± 1,92 séances/personnes. Seuls 37 % (N = 6) des patients ont bénéficié de chirurgie au terme de cinq dilatations endoscopiques ; un patient de la mise en place d’une prothèse œsophagienne, les autres patients ayant continué les séances de dilatations endoscopiques. En analyse univariée et multivariée, la sténose réfractaire était significativement associée à l’ancienneté du RGO (p = 0,01) et à la non-prise d’un traitement de consolidation à base d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) (P = 0,005).
Conclusion
les sténoses réfractaires étaient présentes chez 13 % des patients de notre série. Il s’agit plutôt de patients ayant un RGO ancien et n’ayant pas reçu de traitement de consolidation à base d’IPP.