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Psychologie & NeuroPsychiatrie du vieillissement

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Troubles bipolaires et démence : association fortuite ou filiation ? Volume 5, numéro 1, Mars 2007

Auteurs
Consultation mémoire du mâconnais, RDAS, Mâcon, CMRR de Dijon, Hôpital général de Dijon, Service de chirurgie, Centre hospitalier de Mâcon, Service de gériatrie, Hôpital Bouchacourt, Saint Laurent-sur-Saône, Cabinet d’orthophonie, Mâcon, Laboratoire “Psychologie de la santé et du développement” (EA 3729), Institut de psychologie, Université Lyon-2

La prévalence des troubles bipolaires est d’environ 4 %. Parmi les malades, l’émergence de troubles cognitifs a été identifiée. Ces troubles peuvent parfois constituer d’authentiques syndromes démentiels. Les caractéristiques neuropsychologiques de ces atteintes comprennent des troubles de l’attention soutenue, des fonctions exécutives, de la mémoire et du langage. Cet ensemble d’atteintes cognitives aboutit à un tableau de démence sous-cortico-frontale. Divers liens neuroanatomiques ont été présupposés. L’hypothèse étiopathogénique prépondérante retiendrait une toxicité neurologique cumulative des épisodes thymiques (dépressifs ou maniaques). Le rôle des traitements psychoactifs doit être pris en compte. Les effets cognitifs secondaires des traitements psychotropes habituellement utilisés dans cette maladie (lithium, anticonvulsivants, antidépresseurs, antipsychotiques ou tranquillisants) sont proches des atteintes observées dans le cadre de troubles bipolaires eux-mêmes. La distinction entre troubles cognitifs liés à la pathologie et atteintes secondaires aux thérapeutiques est difficile. L’utilisation optimale de ces classes thérapeutiques, préférant les molécules de seconde génération et évitant les produits à effet anticholinergique, constitue un mode d’intervention primordial. Il n’existe pas d’offre thérapeutique pharmacologique précise pour ces syndromes démentiels spécifiques. Cependant, la place d’approches psychologiques est une des offres de soin à explorer et valider. La prévention des effets iatrogènes des médicaments constitue, à ce jour, l’intervention essentielle.