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L’hydroxychloroquine : un comportement délétère ! Volume 16, numéro 6, Juin 2020

Auteur
Hématologue, professeur émérite de thérapeutique (Université Sorbonne-Paris Nord)
* Correspondance

L’épidémie de COVID-19 a très vite été à l’origine d’un tumulte médiatique impressionnant dont le point culminant a été centré par les propositions du pr. Raoult de l’IHU de Marseille proposant l’utilisation systématique de l’hydroxychloroquine. Cette suggestion, fondée sur des expériences in vitro, puis sur une étude clinique d’objectif limité que tout scientifique ne peut considérer comme probante, a entraîné trois conséquences néfastes. La première est qu’elle a entraîné une prescription intempestive de cette molécule sans preuve d’efficacité, sous prétexte d’une bonne tolérance : or les doses proposées ici sont plus fortes que dans l’usage habituel, à l’origine de complications cardiaques mortelles. La deuxième est qu’elle a réduit la disponibilité du produit pour des indications validées (lupus, rhumatologie). La troisième est qu’elle a empêché les inclusions dans les essais thérapeutiques utiles pour progresser dans la prise en charge de la maladie.