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Journal de Pharmacie Clinique

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Iatrogénie médicamenteuse responsable d’hospitalisation en réanimation : étude descriptive dans un centre hospitalier Volume 37, numéro 2, Juin 2018

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

Tableaux

Auteurs
1 Service pharmacie, Centre Hospitalier William Morey, Chalon-sur-Saône, France
2 Service de réanimation médicale, Centre Hospitalier William Morey, Chalon-sur-Saône, France
* Tirés à part

La iatrogénie médicamenteuse est un problème de santé publique. En moyenne, elle est impliquée dans 6,5 % des admissions hospitalières, 9 % des séjours hospitaliers et 15 % des admissions en réanimation. Ses conséquences humaines et économiques sont considérables pour la société. Il est nécessaire de l’étudier afin de pouvoir mettre en place des actions visant à limiter sa survenue. L’objectif de notre étude a été d’analyser les évènements iatrogènes médicamenteux responsables d’admission en réanimation. Méthodes : Cette étude prospective monocentrique sur 20 mois a inclus tous les patients admis pour cause iatrogène médicamenteuse dans un service de réanimation polyvalente. Chaque dossier était recueilli lors de staffs cliniques pour en analyser les causes, les facteurs de risques et les conséquences. Résultats : Entre juin 2014 et janvier 2016, 154 patients ont été inclus, soit 10 % des admissions en réanimation. Un tiers était déjà préalablement hospitalisé. Les patients étaient majoritairement âgés, polypathologiques et polymédiqués. Les médicaments le plus souvent incriminés étaient la metformine, l’aspirine, les antivitamines K et les antihypertenseurs. L’évènement était potentiellement évitable dans 55 % des cas. La durée médiane de séjour était de quatre jours en réanimation suivis de neuf jours dans un autre service pour un coût moyen par patient de 12 315 €. Quarante-trois patients (27,9 %) sont décédés durant leur séjour. Conclusion : L’hospitalisation pour iatrogénie médicamenteuse est fréquente malgré son caractère souvent évitable. Identifier les risques et partager l’information entre les systèmes de soins permettront de développer des actions préventives et d’améliorer la prise en charge des patients.