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L'Information Psychiatrique

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Enfance et traumatisme psychique : la mise en récit, un chemin de la résilience Volume 90, numéro 6, Juin-Juillet 2014

Auteurs
1 Psychiatre d’enfant, praticien hospitalier honoraire, directeur CMPP, Psychanalyste SPP, 29, rue Alexandre-Ribot, 87000 Limoges, France
2 Pédopsychiatre praticien hospitalier, Pôle universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Centre hospitalier Esquirol, 15, rue du Dr.-Marcland, 87025 Limoges, France. Inserm UMR 1094, faculté de médecine, 2, rue du Dr-Marcland, 87032 Limoges cedex, France
* Tirés à part

Un nombre important d’enfants qui consultent en pédopsychiatrie présente une clinique avec des histoires traumatiques qui ont empêché la constitution d’une aire transitionnelle permettant la création d’un espace psychique différenciant réel et imaginaire et la possibilité de créer un espace pour la pensée. Si la résilience permet à un certain nombre d’enfants de construire leur personnalité dans ces situations, pour beaucoup l’accrochage au perceptif, la non-liaison par les représentations empêchent la mise en œuvre d’un processus de représentance dans lequel une représentation et le refoulement de celle-ci peuvent se constituer. Le traumatisme est, dès l’origine, au cœur de la théorie psychanalytique, importante au sein de l’œuvre de Freud, elle est toujours articulée avec l’excitation. Comment aider ces enfants à devenir résiliant et à surmonter le traumatisme ? La psychothérapie et la mise en mot sont souvent inopérants. Le travail de groupe psychanalytique permet cette mise en représentation en passant par le travail émotionnel, par la mise en jeu corporelle et motrice, puis par la figurabilité, par la représentation et parfois, mais exceptionnellement par la mise en parole. Ce type de traitement qui est directement inspiré par la psychanalyse nous paraît être une réponse très importante à la clinique d’aujourd’hui où le traumatisme dans toutes ses acceptions joue un rôle prépondérant.