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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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L’incontinence anale, un symptôme à ne pas négliger dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales Volume 29, numéro 1, Janvier 2022

Illustrations


  • Figure 1

  • Figure 2

  • Figure 3

  • Figure 4

  • Figure 5

Tableaux

Auteurs
Groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, Institut Léopold Bellan,
Service de proctologie médico-chirurgicale,
185 rue Raymond Losserand,
75014 Paris
* Correspondance

La prévalence de l’incontinence anale (IA) est élevée dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) (comprise entre 20-73 % selon les études). La diarrhée, l’absence de réservoir colorectal, un trouble de la compliance rectale ou une rupture sphinctérienne peuvent être responsables d’une IA dans les MICI. Les facteurs de risque d’IA spécifiques des MICI sont : l’activité et la durée d’évolution de la maladie, le phénotype sténosant, un antécédent de chirurgie luminale pour MICI, la présence d’une inflammation du réservoir, la présence de lésions ano-périnéales ou d’une sténose anale et un antécédent de chirurgie proctologique. L’IA et les lésions ano-périnéales de la maladie de Crohn affectent la qualité de vie : il est plus difficile d’avoir accès à un emploi rémunéré et les périodes de cessation d’activité sont plus fréquentes. La présence de lésions ano-périnéales actives dans la maladie de Crohn multiplie par treize le risque de dysfonction sexuelle chez les femmes. Le traitement de l’IA repose sur le contrôle de l’inflammation luminale et sur le traitement symptomatique des troubles du transit. Les traitements de seconde ligne de l’IA comme les irrigations coliques ou la neurostimulation des racines sacrées sont réservés aux patients avec une MICI en rémission endoscopique et après un échec du traitement symptomatique et de la rééducation ano-rectale. L’IA dans les MICI peut être prévenue si un dépistage avec un traitement médical précoce des lésions ano-périnéales est réalisé, si l’inflammation rectale est contrôlée, si les fistules ano-périnéales sont traitées en associant avec un drainage chirurgical et un traitement médical et si les techniques d’épargne sphinctérienne sont privilégiées. La stomie définitive reste le traitement de dernier recours de l’IA réfractaire permettant ainsi d’améliorer la qualité de vie des patients.