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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Diagnostic et traitement des infections à Clostridium difficile en 2012 Volume 19, numéro 8, Octobre 2012

Auteur
Hôpital Saint-Antoine, 184 rue du faubourg Saint-Antoine 75571 Paris cedex 12, France ; Université Pierre et Marie Curie, Paris, France

Les infections à Clostridium difficile représentent une cause majeure de diarrhée et de morbidité en milieu hospitalier. Ces dernières années, leur incidence a significativement augmenté en Europe et en Amérique du Nord, les plaçant au rang de problème de santé publique. Le diagnostic d’infection à C. difficile doit être rapide et fiable afin de débuter le traitement le plus vite possible et de prévenir les transmissions nosocomiales. À côté des méthodes de référence, longues et coûteuses, des tests diagnostiques rapides ont été développés. Les stratégies diagnostiques sont encore en cours d’évaluation, mais il est maintenant clair que les tests immuno-enzymatiques ciblant les toxines A et B ne doivent pas être utilisés comme seule méthode diagnostique. Le traitement de l’infection à Clostridium difficile repose sur l’arrêt des antibiotiques incriminés s’il y en a, la correction des troubles hydro-électrolytiques et l’administration de traitements antimicrobiens spécifiques. Lors du premier épisode d’infection à C. difficile, les formes non sévères doivent être traitées par métronidazole alors que les formes sévères doivent être traitées d’emblée par vancomycine. Une récidive survient dans 20 à 30 % des cas et doit être traitée de la même façon que le premier épisode (adapté à la sévérité). Au-delà de la première récidive, plusieurs options thérapeutiques existent mais aucune n’a été validée. La prévention et le contrôle des infections à Clostridium difficile repose sur un diagnostic rapide et sur des mesures d’hygiène strictes avec précautions de « contact » comportant notamment la désinfection quotidienne des locaux par l’hypochlorite de sodium à 0,5 % de chlore actif (eau de Javel solution à 2,6 % diluée au 1/5 e).