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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Les toxicités hépatiques induites par les chimiothérapies Volume 17, numéro spécial 5, Cancer colorectal : acquis thérapeutiques récents

Auteurs
Hôpital Ambroise Paré, Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, 9 avenue Charles de Gaulle, 92100 Boulogne Billancourt, Service de Chirurgie Digestive et Oncologique, Hôpital Ambroise Paré, Université Versailles-Saint Quentin en Yvelines, UFR de médecine Paris Ile-de-France Ouest, 9 boulevard d’Alembert, 78280 Guyancourt, France

La majorité des malades ayant des métastases hépatiques d’origine colorectale reçoivent actuellement une chimiothérapie. Il a été récemment montré que cette chimiothérapie pouvait induire des lésions histologiques du parenchyme hépatique. Ces lésions consistent d’une part en des lésions vasculaires, et d’autre part en une stéato-hépatite non alcoolique. Les lésions vasculaires consistent essentiellement en une dilatation et une hémorragie sinusoïdale, et sont plus fréquentes avec l’oxaliplatine. La stéato-hépatite est plus fréquente avec l’irinotécan, et est observée plus fréquemment chez les patients avec un indice de masse corporelle élevé. En revanche, la relation entre la chimiothérapie et la stéatose est beaucoup moins claire. En ce qui concerne les agents ciblés, il ne semble pas qu’ils puissent être à l’origine d’altérations spécifiques du parenchyme hépatique et il semblerait même que le bevacizumab puisse jouer un rôle protecteur dans la survenue de lésions sinusoïdales sévères au cours d’une chimiothérapie à base d’oxaliplatine.L’ensemble de ces lésions chimio-induites augmente la morbidité opératoire des hépatectomies majeures et il a été même rapporté que la stéato-hépatite pouvait augmenter la mortalité opératoire. En ce qui concerne les agents ciblés et plus particulièrement le bevacizumab, il a été montré récemment que son administration ne majorait pas la morbidité et la mortalité opératoire de la chirurgie d’exérèse hépatique à la condition que l’on respecte un délai d’au moins six semaines entre son administration et la chirurgie.La chimiothérapie a donc -comme tout traitement- des avantages et des inconvénients, mais si elle est bien choisie et bien surveillée et la chirurgie faite au bon moment, les métastases hépatiques peuvent être réséquées en sécurité.