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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Histoire naturelle de l’hépatite C chez les patients infectés par le VIH Volume 15, numéro 6, Novembre-Décembre 2008

Auteurs
Inserm U-567, unité d’hépatologie, université René-Descartes–Paris-V, AP–HP, hôpital Cochin, Paris, France

La co-infection par le virus de l’hépatite C (VHC) est observée chez plus de 30 % des patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Dans les études conduites avant l’ère des multithérapies antirétrovirales, l’impact de l’hépatite C sur la mortalité était faible, et celle-ci était liée principalement à la sévérité du déficit immunitaire. L’avènement de traitements efficaces du VIH a entraîné une diminution significative de la mortalité de ces patients, se traduisant par une augmentation de l’expression des complications liées aux maladies hépatiques sévères associées au VHC. Si l’impact du VHC sur l’histoire naturelle du VIH est probablement nul, le VIH a, en revanche, un impact négatif sur l’histoire naturelle du VHC. Au stade aigu de l’hépatite C, l’infection par le VIH augmente la charge virale du VHC et diminue les chances de guérison spontanée. Au stade chronique, elle accélère la progression de la fibrose, augmente le risque de cirrhose et le risque de carcinome hépatocellulaire (CHC) : les maladies hépatiques sont maintenant la troisième cause de morbidité et de mortalité chez les patients infectés par le VIH. Un rôle bénéfique des multithérapies antirétrovirales sur la morbidité et la mortalité hépatiques a été suggéré. Différents mécanismes non exclusifs peuvent expliquer cette augmentation du taux de complications hépatiques associées au VHC chez les patients infectés par le VIH. Enfin, l’accès au traitement antiviral C des patients co-infectés et l’efficacité grandissante de ce traitement pourraient à moyen terme stopper cette évolution défavorable.