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Hépato-Gastro & Oncologie Digestive

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Chimiothérapie néoadjuvante des cancers gastriques résécables Volume 14, numéro 1, Janvier-Février 2007

Auteurs
Hépato-gastroentérologie/Oncologie digestive, CHU Robert Debré, avenue du Général Koenig, 51092 Reims Cedex

Bien que le taux de chirurgie à visée curative des cancers gastriques soit en augmentation, le pronostic reste mauvais avec une survie de seulement 35 % à 5 ans et de 20 % à 10 ans après résection. De multiples études de phase II ont montré la faisabilité et l’efficacité du traitement préopératoire dit néoadjuvant (chimiothérapie avec ou sans radiothérapie). Dans ces études, les patients répondeurs au traitement néoadjuvant avaient un meilleur pronostic que les non-répondeurs. Un essai anglais de phase III récemment publié a démontré l’efficacité d’une polychimiothérapie associant en périopératoire épirubicine-cisplatine-5FU continu (ECF) (3 cures pré et postopératoires) avec une diminution du risque relatif de rechute de 44 % et de décès de 25 %. Les résultats préliminaires favorables d’un essai français évaluant l’association 5FU-cisplatine suggéraient qu’un schéma sans anthracyclines était également efficace. Sauf contre-indication, la chimiothérapie néoadjuvante à base de 5FU et cisplatine est donc un nouveau standard pour les cancers gastriques résécables de stade II ou III en imagerie. Cela justifie que la stratégie thérapeutique soit discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire avant la chirurgie. La place des nouvelles chimiothérapies (irinotécan, oxaliplatine, docétaxel, prodrogues orales du 5FU), de la radiothérapie et des biothérapies ciblées reste à évaluer. Dans l’avenir, la substitution du 5FU continu par la capécitabine orale d’une part, et du cisplatine par l’oxaliplatine d’autre part, pourrait améliorer la faisabilité, le confort des patients et leur tolérance aux traitements.