JLE

Annales de Biologie Clinique

MENU

Positivité des anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles chez l’enfant : prévalence et étiologies Volume 76, numéro 1, Janvier 2018

Auteurs
1 Laboratoire d’immunologie, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie
2 Service de pédiatrie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie
3 Service de réanimation pédiatrique, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie
* Tirés à part

Contrairement à l’adulte, la positivité des anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA) chez l’enfant et les pathologies qui leur sont associées demeurent peu étudiées. L’objectif de ce travail est de décrire les pathologies associées aux ANCA dans une population pédiatrique tunisienne. Il s’agit d’une étude menée sur une période de 12 ans et demi. Tous les enfants (< 15 ans) ayant eu une demande de recherche d’ANCA ont été inclus. Le recueil des données cliniques a été réalisé rétrospectivement. La recherche des ANCA a été réalisée par immunofluorescence indirecte (IFI) utilisant des frottis de polynucléaires neutrophiles fixés à l’éthanol, au formol et si nécessaire au méthanol. Pour tout résultat positif par IFI, la détermination de la cible antigénique (protéinase 3 et myéloperoxydase) a été réalisée par immunodot. Parmi 5 990 demandes d’ANCA reçues, 410 (6,8 %) étaient pour des enfants dont 40 (9,7 %) étaient positives (24 enfants). Les données cliniques étaient disponibles pour 19 cas. Le sex-ratio (F/M) était de 1,25. L’âge moyen était de 9 ans et demi (3-15 ans). Les deux aspects majoritaires en IFI étaient les x-ANCA (n = 12) et les p-ANCA (n = 7). Les situations cliniques les plus fréquentes étaient le traitement par benzylthio-uracile dans le cadre d’hyperthyroïdie (n = 6), les MICI (n = 4) et l’anémie hémolytique auto-immune (n = 4). En conclusion,la positivité des ANCA chez l’enfant est un événement rare. Les pathologies associées incluent des situations cliniques spécifiques à la population pédiatrique. Le traitement au benzylthio-uracile est une étiologie à ne pas méconnaître.